Prévention de la pénibilité liée aux problématiques de gestes et de postures 19 novembre
La pénibilité est un véritable défi que l’ensemble des acteurs concernés doit relever.
Un arrêté du 30 janvier 2012 précise le modèle de fiche d’exposition à la pénibilité prévu à l’article L. 4121-3-1 du code du travail. Cette fiche est dénommée « fiche de prévention des expositions ». Le présent article a pour objet la prévention de la pénibilité liée aux problématiques de gestes et de postures.
Pour mémoire, les TMS (Troubles MusculoSquelettiques) représentent l’ensemble des douleurs survenant au niveau de toutes les articulations (épaule, coude, poignet, main, doigt, genou, cheville, pied) dont les principaux facteurs d’apparition sont :
- Forte répétitivité des gestes
- Amplitude articulaire
- Efforts excessifs
- Vibrations
- Travail en position maintenue
Les problématiques de gestes et postures doivent être abordées au cas par cas, en fonction de chaque individu, de sa morphologie et de ses pathologies préexistantes le cas échéant. Des formations aux gestes et postures pourront compléter la mise en place par l’entreprise de solutions d’amélioration des postes de travail. Néanmoins il est possible de recenser les grandes familles de salariés concernés ainsi que des premières mesures à prendre avant la mise en place de la loi sur la pénibilité prévue à partir de janvier 2015, la plupart des entreprises pourront se retrouver dans les situations présentées ci-dessous.
1. Cas des salariés en position debout prolongée
● Adapter la position Pour un salarié travaillant en position debout, il est recommandé de s’appuyer sur les 2 jambes de façon équilibrée en maintenant son dos bien droit (fig.1), un appui peut soulager les muscles du dos. Qu’ils soient antérieurs, postérieurs ou latéraux, tous ces appuis sont bons à prendre à partir du moment où on empêche le dos de se laisser incurver entre l’appui et le bassin. Ces positions permettent de ménager le dos lors de positions debout maintenues.
● Adapter le poste de travail En adaptant la hauteur d’un poste de travail debout à l’activité qui y est réalisée, on évite au travailleur de rester dans une position inconfortable comme de tendre les bras, de se courber ou de se pencher pendant une période prolongée. Un tapis antifatigue peut réduire la fatigue et les problèmes de pieds attribuables à de longues périodes de travail en position debout sur une surface dure. Ce type d’équipement peut être installé sur les lignes de production sollicitant des opérateurs en position debout.
● Certains outils peuvent soulager les muscles des membres inférieurs et du dos. Par exemple des semelles antifatigues ou des sièges assis-debout permettant au salarié de travailler à hauteur d’homme
2. Cas des salariés en travail répétitifs
● La répétitivité de certains mouvements peut être réduite par l’apport de moyens techniques adaptés.
● Le développement de la polyvalence, notamment chez les seniors, la rotation des tâches rend possible un changement de posture et un changement d’activité, elle réduit donc l’impact des gestes répétitifs sur la santé des salariés.
3. Cas des salariés soulevant des charges lourdes ou des charges de manière répétitive
● L’utilisation d’outils adaptés d’aide à la manutention réduit la pénibilité de la tâche. – tables élévatrices – Porte-rouleau – Transpalette électrique – Filmeuse automatique – etc.
● La formation aux postures de travail réduit aussi le risque de TMS
- Utiliser les techniques de manutention manuelle permet de réduire les risques de pathologies dorsales.
4. Cas des salariés itinérants utilisant un véhicule
● Adapter le véhicule Les véhicules équipés d’une boîte de vitesse automatique évitent les sollicitations répétitives du membre inférieur gauche lors des déplacements.
● Apprendre à bien monter et descendre de voiture Il existe une méthode simple qui permet de monter de son véhicule en réduisant les torsions du dos, cette méthode est la suivante: Une fois la portière ouverte, tourner le dos au véhicule puis poser le bassin en s’aidant des bras pour prendre appui sur la voiture enfin faire pivoter les jambes vers l’intérieur du véhicule en accompagnant le mouvement avec le bassin. Il s’agit ensuite d’effectuer le mouvement inverse pour sortir du véhicule.
● Adapter le poste de conduite à sa personne L’inclinaison du dossier doit être réglée de façon à pouvoir saisir la partie supérieure du volant, les bras légèrement fléchis, et passer la cinquième vitesse, le dos bien calé au siège. Le conducteur doit régler son appui-tête pour qu’il soit très proche, sinon au contact, de la tête. Ne pas hésiter à y poser la tête à chaque arrêt afin de reposer les muscles du cou. Idéalement, il faudrait que le siège du véhicule soit à réglage lombaire.
● Adapter les chaussures à la conduite Il est plus pertinent pour les salariés itinérants de porter des chaussures adaptées à la conduite et à la marche avec une bonne assise et qui tiennent aux pieds. Les chaussures ne répondant pas à ces critères peuvent causer des douleurs dorsales et articulaires (notamment aux genoux) ou des chutes. Des chaussures bien ajustées augmentent le confort, préviennent la fatigue, et améliorent par le fait même la sécurité des personnes. C’est pourquoi il est recommandé, pour les femmes, de faire usage de chaussures avec des talons d’une hauteur inférieure à 5 cm.
● Savoir introduire un bagage dans son véhicule Prendre le temps de poser le sac de travail dans le coffre du véhicule ou sur une des places passagers à l’arrière AVANT de s’installer dans le véhicule. Le téléphone portable doit également être rangé et son utilisation faite avec le « kit main libre ».
5. Cas des salariés sédentaires
Les principales problématiques de gestes et postures de travail des personnels sédentaires sont le travail assis avec du matériel mal adapté et le travail sur écran. Le matériel mis à la disposition des personnels sédentaires doit pouvoir s’adapter à la morphologie de chacun.
● Régler son siège. La hauteur de l’assise doit permettre d’avoir les pieds qui reposent à plat au niveau du sol, ce qui réduit l’exposition aux douleurs des membres inférieurs.
● Utiliser un repose pied Pour une personne de petite taille, ce positionnement peut impliquer que les pieds ne soient plus à plat contre le sol, il faudra alors faire usage d’un repose pied. Le repose-pied évite les douleurs et les engourdissements au niveau des jambes.
● Bien positionner l’écran d’ordinateur Le haut de l’écran doit se situer au niveau des yeux de manière à ce que le salarié ait une vue plongeante sur la totalité de l’’écran tout en gardant la tête droite. Il est conseillé de placer l’écran à une distance comprise entre 50 et 70 cm de l’œil de l’utilisateur, Un autre moyen d’évaluer la distance avec l’écran est de placer ce dernier au bout des doigts avec le bras tendu, une fois le siège réglé. Ce positionnement de l’écran réduit les risques de douleurs cervicales et de troubles. Afin de réduire les risques de troubles visuels dus aux éblouissements il est essentiel que l’écran soit placé perpendiculairement aux sources de lumières naturelles (fenêtre).
● Aménager son plan de travail Organiser son plan de travail de manière à disposer d’une zone proche contenant les outils manipulés régulièrement (ex: clavier, souris, téléphone,…) ; et d’une zone moins proche du travailleur sédentaire, qui contiendra les objets manipulés occasionnellement. Enfin, aucune position n’est bonne si elle est maintenue. Ainsi, pendant l’activité au poste et pendant les pauses, il faut bouger ou changer de position régulièrement. Les mouvements permettent de réduire l’astreinte musculosquelettique et favorisent la circulation sanguine.
● Utiliser un repose poignet en gel Le repose poignet en gel permet un confort supplémentaire lors de l’appui des avant-bras sur le plan de travail. Voilà vous pouvez maintenant compléter votre Document Unique par ce chapitre prévention de la pénibilité liée aux gestes et aux postures.
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