Télétravail : Risques Professionnels et Prévention 9 avril
Quels enjeux en matière de Sécurité du Travail pour le Télétravail ?
Le télétravail quelques repères historiques
En 2002, les partenaires sociaux européens signent un accord sur le télétravail. « Les partenaires sociaux considèrent le télétravail comme un moyen à la fois pour les entreprises et les organisations de services publics de moderniser l’organisation du travail, et pour les travailleurs de réconcilier vie professionnelle et vie sociale et de leur donner une plus grande autonomie dans l’accomplissement de leurs tâches. » L’Europe est appelée à encourager cette nouvelle forme d’organisation du travail en veillant à ce que la sécurité, la qualité des emplois et l’insertion des personnes handicapées soient améliorées.
L’accord interprofessionnel français du 19 juin 2005 transpose l’accord européen au niveau national. Le télétravail y est défini comme une modalité de travail, utilisant les technologies de l’information qui aurait également pu être réalisé dans les locaux de l’employeur et qui est effectué hors de ces locaux de façon régulière. L’accord souligne que travailler à l’extérieur de l’entreprise ne suffit pas à conférer la qualité de télétravailleur.
Une nouvelle dynamique est lancée avec le »Plan France numérique 2012″. Il incite les entreprises à généraliser le télétravail, considéré comme un vecteur d’amélioration des conditions de travail. La Loi n°2012-387 du 22 mars 2012 (article 46) inscrit le statut de télétravailleur au code du travail.
Le télétravail français en quelques chiffres
Une récente enquête a été réalisée en en France avec comme définition : « Le télétravail s’effectue en dehors du bureau dit habituel, au moins 1 journée par semaine, de manière formalisée ou non, voire sans bureau fixe (itinérants, mobiles, indépendants, etc.) ».
En voici les principaux enseignements:
● La France a un taux de télétravail estimé à 17% des actifs, soit environ 4,3 millions de salariés en télétravail régulier.
● 2/3 des salariés effectuent un télétravail de manière informelle (plutôt dans les TPE).
● Le télétravail touchera 50% des métiers en 2015.
● 82% des télétravailleurs pensent que le télétravail a eu un impact positif sur leur concentration, 80% sur leur stress et leur fatigue et 70% sur leur équilibre vie professionnelle vs vie privée.
Le télétravail quels risques professionnels ? En voici une liste quasi exhaustive :
- Les risques psychosociaux relatifs à l’activité de télétravail à domicile
- L’isolement social et professionnel
- Le burnout lié à la difficulté de scinder vie personnelle et vie professionnelle
- Le stress lié aux objectifs
- Le stress lié à la nature de la tâche
- Le mal-être généré par un contrôle abusif
- La violence externe (exemple des clients difficiles)
- La souffrance liée à la démotivation, elle-même liée à la monotonie
- L’environnement de travail
- Le matériel inadapté (lenteurs des systèmes, pannes…)
- L’environnement socio-économique
- Le rejet des collègues qui jugent le salarié en télétravail « privilégié »
- Le management du salarié en télétravail
- Le passage au télétravail
- La désocialisation causée par la distance
- Les problèmes pathologiques masqués par l’isolement géographique (conduites addictives)
- Le risque du travailleur isolé
- Autres risques
- Le travail sur écran
- Les paramètres physiques
- Le risque électrique
Quelle prévention pour les risques professionnels du télétravail?
Voici quelques pistes de prévention récoltées dans l’enquête :
* Mettre en œuvre un télétravail partiel, limité à un ou deux jours par semaine.
* Le télétravailleur doit pouvoir rencontrer régulièrement sa hiérarchie.
* Il est souhaitable que l’employeur désigne, dans cette perspective, un référent.
* Le salarié devra être en communication avec sa hiérarchie au moins une fois par semaine. Outre les communications régulières à distance, un entretien mensuel en face à face sera programmé avec son responsable direct. Cet entretien portera, en particulier, sur le suivi de l’évaluation de la charge de travail. Le télétravailleur doit également avoir la possibilité de rencontrer régulièrement ses collègues et avoir accès aux informations et aux activités sociales de l’entreprise. Le télétravailleur doit bénéficier des mêmes entretiens professionnels que les autres salariés de l’entreprise, et est soumis aux mêmes politiques d’évaluation que ces autres salariés.
* Le salarié devra être présent au siège social au moins un jour par semaine, en moyenne.
* Le salarié doit avoir : le même accès à la formation et aux possibilités de déroulement de carrière, les mêmes droits collectifs que les autres salariés, connaissance de tous les systèmes de surveillance mis en place, y compris les systèmes de contrôles techniques et ceux ayant pour but de lutter contre la cybercriminalité.
* L’intégration du salarié à la communauté de travail et à la vie de l’entreprise peut être facilitée par l’utilisation des moyens de communication à distance: la vidéo-conférence, l’audioconférence, les forums, la messagerie, les bureaux virtuels, le téléphone portable…
* Proposer en complément au télétravailleur en difficulté de se former à la gestion de conflit.
* Pour éviter l’apparition de l’ennui au travail, le télétravailleur doit être occupé, dans les limites du temps de travail qui lui sont imparties, et sur des activités variées.
* Pour éviter que les télétravailleurs soient rejetés par leurs collègues, un point peut être fait sur leur absence au sein des locaux en envoyant des signaux clairs sur l’accessibilité des télétravailleurs, les critères d’évaluation, les mesures prises pour empêcher la discrimination envers les télétravailleurs et les non-télétravailleurs.
* Un bon animateur/animatrice dans le « monde réel » n’est pas automatiquement un bon animateur/animatrice dans le « monde virtuel ». Le télétravail fait prendre conscience des besoins d’empathie pour manager efficacement une équipe. Comme sur une activité de site, le manager aura à faire partager les expériences, reconnaître chacun avec ses qualités et sa personnalité.
* Le salarié peut travailler seul au domicile. Il convient donc de se poser la question de la détection d’un malaise, d’une chute ou d’un accident éventuel, et des modalités de prévenance et d’intervention des secours.
* S’il a été reconnu que le travail sur écran ne nuit pas à la santé des télétravailleurs, un travail intensif sur un poste mal adapté peut engendrer des effets sur la santé tels que notamment, fatigue visuelle, « œil sec », troubles musculo-squelettiques, stress, exposition aux rayonnements, etc.
* L’employeur doit organiser son activité afin de permettre une interruption périodique de travail sur écran, soit par des pauses, soit par des changements d’activité.
Voilà vous avez maintenant les informations de base pour réaliser ou améliorer votre Document Unique pour ce qui touche le télétravail.
Si vous voulez aller plus loin, je vous recommande la brochure CARSAT consacrée au Télétravail.
Cet article vous aide ou vous fait penser à un point complémentaire,
Vous avez décelé un point à corriger dans cet article ou vous avez besoin d’une précision ou d’un complément,
Alors…. laissez un commentaire !
Bien cordialement,
Patrick Ducloux
Plan du site | Evaluation risques professionnels (unblog.fr)
——————————————–————————————————————————————
Votre Logiciel Document Unique dans votre Métier ICI => Démo Gratuite !
——————————————–————————————————————————————